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Entrepreneuriat innovant

We Are Innovation… à Massy-Saclay.

Le 8 octobre 2015

Le cluster de Paris-Saclay s’est enrichi d’un nouveau lieu innovant : le WAI (pour We Are Innovation) Massy Saclay, créé au printemps dernier, à l’initiative de BNP Paribas, en vue de faciliter la mise en contact de start-up avec des entreprises de taille intermédiaire (ETI). Visite des lieux à travers l’entretien que Franck Maistre, son manager, nous a accordé.

– A quel besoin a répondu la création du WAI Massy-Saclay ?

Le WAI Massy-Saclay s’inscrit dans le programme Innov&Connect initié en septembre 2014, par Marie-Claire Capobianco, directrice des réseaux France de BNP Paribas, en vue de faciliter l’accès de start-up innovantes aux ETI que nous comptons parmi nos clients. Je précise que ce programme comporte notamment une période d’accélération de six mois, pour les start-up early stage, copilotée avec l’Atelier, la cellule de veille technologique de BNP Paribas depuis 35 ans, installée à Paris, San-Francisco et Shangai. Pas moins de 200 start-up avaient candidaté pour participer à la première édition qui s’est terminée en avril dernier avec 8 « couples » ETI-start-up formés et hébergés au WAI Paris.

– Pourquoi cibler les ETI ?

Outre le fait qu’elles représentent un segment sur lequel BNP Paribas est leader (avec 70% de part de marché), il s’agit d’une catégorie d’entreprises qui, de par leur taille, savent faire encore preuve de souplesse et d’agilité pour travailler avec des start-up.

– Comment en êtes-vous venus à vouloir favoriser la connexion entre ces deux catégories d’entreprise ?

Le programme Innov&Connect n’est pas notre première exploration dans l’univers de l’innovation. Il s’inscrit dans la continuité d’un engagement ancien en faveur des entreprises innovantes. Il doit d’ailleurs beaucoup aux initiatives prises il y a une dizaine d’années par deux chargés d’affaires, l’un situé à Grenoble, puis un autre à Toulouse, qui, en s’imprégnant des spécificités de ces agglomérations particulièrement portées sur l’innovation, ont su apporter des solutions adaptées aux start-up. Sous l’impulsion de Marie-Claire Capobianco, leurs initiatives ont été étendues il y a trois ans à travers la création un réseau de pôles innovation, une quinzaine au total, qui comptent aujourd’hui 1500 start-up clientes. L’un de ces pôles a été créé à Massy. Comme les autres, il a pour mission d’apporter aux entreprises innovantes l’ensemble des services classiques qu’un groupe bancaire peut proposer – ouverture de comptes, étude des demandes de crédit, gestion de trésorerie, accompagnement à l’international, etc. – tout en répondant à leurs besoins spécifiques.

– Comment le WAI se positionne-t-il dans ce réseau de pôles ?

Sa création répond à un objectif spécifique : l’hébergement et l’accompagnement de start-up auxquelles nous facilitons l’accès à des partenaires possibles parmi nos clients ETI. En sens inverse, il vise à aider ces dernières à identifier une ou des start-up susceptibles de leur fournir le produit ou le service dont elles ont besoin. En somme, à travers le WAI, nous assumons un rôle de tiers de confiance.

– C’est donc un incubateur ?

Le WAI tient à la fois de l’incubateur et de l’accélérateur, avec des périodes d’hébergement de 18 à 24 mois. Pour autant, il n’a pas vocation à accueillir des start-up « early stage », qui en sont encore au stade de la preuve de concept (même si, en réalité, une des trois premières que nous hébergeons actuellement en relève), mais des start-up qui ont quelque chose à vendre à nos clients ETI.

– En quoi consiste l’accompagnement ?

Il commence par un diagnostic : nous examinons les compétences, les domaines d’excellence de la start-up et ses axes possibles d’amélioration. Beaucoup de start-up sont créées par des ingénieurs ayant la tête bien faite. Mais si elles ont des compétences technologiques, elles n’en ont pas forcément dans le domaine commercial. Pour d’autres, c’est l’inverse, elles ont les compétences commerciales, mais pas toutes les compétences technologiques. Nous accompagnerons donc les unes et les autres pour les mettre dans les meilleures conditions au moment de la mise en relation avec nos clients ETI.

– Prévoyez-vous de privilégier des champs technologiques ?

J’ai personnellement beaucoup d’intérêt pour la Fin Tech, les Big Data et l’Intelligence artificielle. Je ne m’en applique pas moins le principe que j’attends d’une start-up : être ouvert et à l’écoute ! Le WAI est naturellement prêt à accueillir toute start-up dès lors qu’elle innove, au plan technologique comme à celui des usages.
Récemment, nous avons rendu visite à l’Agence Economie en Essonne. Nos interlocuteurs évoquaient le handicap comme un enjeu majeur, justifiant le développement d’activités de service sur le territoire essonnien. Je ne demanderais qu’à accueillir des start-up innovantes dans ce domaine.

– Venons-en au lieu même du WAI. Si vous deviez le décrire ?

Le WAI est aménagé sur trois étages, dans une ambiance design. Chaque start-up y dispose de son propre espace de travail, en open space ou en bureau fermé. Nous disposons de huit salle de réunion au total dont deux au rez-de-chaussée, toutes équipées d’un écran plat et d’un tableau blanc. Deux de ces salles, baptisées respectivement Agile et Fourwin, peuvent en cas de besoin être réunies en une seule pour accueillir jusqu’à une centaine de personnes. Ces salles disposent d’un système de visio-conférence dernière génération pouvant mettre jusqu’à deux cents personnes simultanément en conférence. C’est là que nous avons organisé une première conférence, avec IBM, sur leurs perspectives en matière d’innovation à horizon de cinq ans. L’ensemble du bâtiment dispose bien sûr d’une connexion internet à très haut débit, en wifi et fibre optique.
J’ajoute qu’à chaque fois que c’est possible, nous recourons à des start-up sinon à de jeunes entreprises pour équiper les locaux. Par exemple, le système de filtrage d’eau, a été conçu par Castalie et nous permet d’offrir eau plate et gazeuse aux startuppeurs que nous accueillons. De la même manière nous avons travaillé avec DRAWN, start-up Lyonnaise pour la création de nos tables de réunion.

– Quelles prestations proposez-vous ?

Nous en proposons plusieurs, à la carte, tout en nous appuyant sur trois réseaux : un réseau de mentors, un réseau d’experts et un réseau de partenaires. Nous proposerons des parcours complémentaires à ceux de Scientipôle, un de nos partenaires historiques, pour poursuivre sur le volet commercial et distribution. Il importe en effet de savoir à qui on vend et comment on le vend.

– Combien de start-up pouvez-vous accueillir ?

Le WAI Massy Saclay peut héberger jusqu’à une trentaine de start-up avec une moyenne de cinq postes (soit un total de 150). Avant même son inauguration, le WAI en accueille déjà trois. Par ordre d’arrivée : General Internet, arrivée en mai 2015. Spécialisée en Big Data, pour la Fin Tech et le e-commerce, elle travaille avec une de nos filiales.
La 2e start-up est L3PC, qui a fédéré un réseau d’indépendants dans le domaine du bricolage. C’est celle qui déroge à nos critères dans la mesure où elle est encore en phase de création. Mais, en réalité, son équipe avait déjà fait la preuve du concept, réalisé une levée de fonds. Il n’y avait donc plus qu’à créer juridiquement la société.
Enfin, arrivée en juillet, Syllabs : créée dans le domaine de l’intelligence artificielle, elle possède la technologie des robots rédacteurs et fait l’analyse de contenu.
Le WAI Massy Saclay a aussi vocation à héberger des start-up le temps d’un POC [ pour Proof of Concept ], ce temps de collaboration entre une ou plusieurs start-up et un client BNP Paribas. Un espace du WAI est conçu à cet effet, avec salle de réunion, écran tactile smartkapp et système de visio-conférence. Un premier POC y a été organisé avec Syllabs et un second est en cours de discussion avec Beampulse et ezako.
Ce n’est pas tout : le WAI entend être aussi une sorte de hub pour des start-up installées en province et qui, sans se délocaliser pour autant, souhaiteraient développer leur activité commerciale en Région parisienne.

– Il est vrai que l’emplacement du WAI est idéal…

Nous sommes en effet à une dizaine de minutes à pied de la station Massy-Palaiseau de la ligne B et C du RER et de la Gare TGV de Massy, qui permet de se rendre au quatre coins de France sans passer par Paris (c’est ainsi qu’une start-up lilloise a pu venir travailler avec une startup du WAI). L’aéroport d’Orly est également à quelques minutes en voiture. J’aime beaucoup Paris. Pour autant je considère qu’il n’y a pas que Paris ! Voyez la Silicon Valley : tout ne se concentre pas au cœur de San Francisco !

Pour accéder à la suite de l’entretien, cliquer ici.

 

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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