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Entrepreneuriat innovant

Une « usine » à… start-up.

Le 19 juillet 2017

Suite de nos échos à l’édition 2017 de Paris-Saclay Connexion et de Paris-Saclay Invest à travers les témoignages d’Alexandre Bredimas et d’Olivier Vallet dont la start-up Strane Innovation a vocation à créer… des start-up.

– Si vous deviez pitcher Strane Innovation…

Alexandre Bredimas : C’est une usine à start-up…

– Une usine à start-up ?!

A. B. : Oui. De même qu’il y a des entreprises qui fabriquent des dictaphones comme celui que vous utilisez pour m’enregistrer, nous, nous fabriquons des start-up…

– Mais ce n’est tout de même pas la même chose. Et au risque de paraître un peu benêt, si cette formule d’usine à start-up a un sens, c’est sous forme d’incubateur ou d’accélérateur…

A. B. : Vous n’êtes pas si benêt que cela ! L’objection est pertinente. Mais un incubateur se borne à accueillir des équipes qui viennent de l’extérieur, avec leurs projets, pour les accompagner dans leur développement, leur prodiguer des conseils d’experts. Nous, nous assumons le rôle de porteurs du projet, avec toutes les contraintes et risques que cela suppose. Donner des conseils, c’est bien ; faire, c’est autre chose. C’est bien notre vocation. Nous portons les projets jusqu’à la création des start-up et nous assumons leur développement.

– Qui vous a inspiré ce concept ?

A. B. : Il est né d’une démarche personnelle, sans être inspiré par un modèle préexistant. A l’origine, je voulais créer autant de start-up que possible, sans me restreindre à un seul et même projet. L’idée est, au contraire, de les démultiplier, en constituant des équipes dédiées, pourvues des compétences requises. En somme, ma volonté initiale était de devenir un « parallel entrepreneur », par contraste aux serial entrepreneurs qui enchaînent les créations d’entreprise dans le temps. Mais personne ne peut créer et gérer plusieurs start-up en parallèle tout seul. Il faut une équipe efficace et motivée de passionnés, d’où la création de Strane.

– C’est astucieux…

A. B. : Oui, je crois (rire).

– Vous êtes donc le dénominateur commun des projets. Mais avec d’autres associés ?

A. B. : Oui. Je suis associé à Olivier Vallet, ici présent, qui m’accompagne au cours de cette journée.

– Combien de start-up avez-vous donc créées à ce jour ?

A. B. : Strane Innovation a été créée en 2013. Mais, comme vous l’imaginez, notre activité exige de la maturité. La gestation d’un bébé prend neuf mois et il deviendra un adulte autonome contribuant à la société après encore plus de temps. De la même manière, mettre au monde des start-up demande du temps et les développer encore plus. Nos deux premières entreprises seront créées cet été.

– Dans quels secteurs ?

A. B. : Notre ambition est d’en couvrir plusieurs : l’énergie, l’eau, les transports, l’environnement et les systèmes intelligents. Des secteurs qui s’inscrivent dans une perspective plus large de développement durable et permettent des mutualisations fortes. Pour l’heure, nous nous centrons plutôt sur des concepts en B2B.

– Etes-vous vous-mêmes incubés ?

A. B. : Non. Mais nous sommes hébergés dans la pépinière de Gif-sur-Yvette.

– Quelles formations avez-vous suivi ?

A. B. : C’est une question très française que vous posez-là ! Plus qu’ailleurs, on accorde décidément en France une importance démesurée aux diplômes…

– Je m’en sortirai en disant que c’est de formation que j’ai parlé, pas de diplômes… Seriez-vous autodidactes, vous auriez quand même les honneurs de Paris-Saclay Média ! Je reformulerai néanmoins ma question : en quoi vos formations respectives vous ont-elles prédisposés à vous lancer dans l’entrepreneuriat innovant ? A moins que ce ne soit en réaction contre ces formations que vous vous y êtes lancés…

A. B. : (Rire) Je suis pour ma part titulaire de trois masters : de Centrale Lyon (d’ingénieur généraliste), de l’Université de Lyon (en ingénierie financière) et de la Business School de Cambridge. J’aime toucher à tout. De ce point de vue, mon cursus me correspond bien. Il m’a donné des connaissances très utiles pour entreprendre, pour appréhender par exemple les aspects technologiques, financiers, commerciaux ou de gestion d’une entreprise innovante. Par contre, entreprendre va aussi avec une forme d’anticonformisme et un esprit rebelle que l’éducation à la française n’encourage pas, loin de là.

O. V. : Comme Alexandre, j’ai une formation d’ingénieur généraliste (je suis diplômé de Centrale Lyon), que j’ai complétée par une autre, en gestion d’entreprise de l’IAE Paris. Mais le plus important, quand on crée une start-up, c’est d’être en mesure de parler le même langage que ses différents interlocuteurs et, donc, d’avoir une compréhension des enjeux technologiques aussi bien que financiers ou managériaux. A fortiori quand vous adressez des clients industriels.

– Qu’est-ce qui vous a décidé à venir à Paris-Saclay Connexion ?

Olivier Vallet : C’est notre pépinière qui nous a incités à nous y rendre. Paris-Saclay Connexion est un événement où il fallait effectivement être, fût-ce en simples visiteurs. Il offre l’occasion de nouer des contacts – nous avons pu échanger avec plusieurs des intervenants et identifier des partenaires potentiels – et de faire un point sur qui se passe dans l’écosystème de Paris-Saclay.

A. B.: L’événement permet de prendre la mesure de la richesse de cet écosystème. J’ai grandi à Villebon-sur-Yvette et je peux témoigner des profonds changements que le territoire a connus et de la dynamique qui y est à l’œuvre. Le rapprochement entre le monde académique et les entreprises, petites et grandes, crée une émulation et une énergie créatrice qui portera sans nul doute ses fruits rapidement !

Pour en savoir plus sur Strane Innovation, cliquer ici.

A lire aussi les échos à l’édition 2017 de Paris-Saclay Connexion et Paris-Saclay Invest (pour y accéder, cliquer ici).

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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