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Entrepreneuriat innovant

Une Ecole d’été entrepreneuriat et innovation, à l’image de Paris-Saclay.

Le 3 juillet 2014

Nous vous avons récemment annoncé le lancement de la première école d’été d’entrepreneuriat et d’innovation technologique sur le Campus-Paris-Saclay et dont les inscriptions sont en cours. Nous avons voulu en savoir plus en interrogeant Frédéric Capmas, directeur de la Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE), du 503, Centre Entrepreneurial de l’Institut d’Optique Graduate School, qui servira de « camp de base » à cette école.

Pour accéder au précédent article sur l’école d’été, cliquer ici.

– Comment l’idée de l’école d’été a-t-elle germé ?

C’est une idée à laquelle nous réfléchissions depuis longtemps à l’Institut d’Optique Graduate School (IOGS), mais que nous n’avions pas eu l’occasion de concrétiser jusqu’à ce que se présente cette initiative portée par le Campus de Paris-Saclay consistant à monter un programme ambitieux d’écoles d’été, principalement dédiées à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Parallèlement, ParisTech lançait son programme ParisTeach Innovation, qui avait pour objectif de soutenir les formations à l’innovation au sein des écoles de son réseau. Sans oublier le Pôle Entrepreneuriat Etudiant de Paris-Saclay (PEEPS), qui a, lui, l’ambition de soutenir les initiatives des étudiants dans ces domaines. Nous avons donc proposé en association avec le Design Center de Thales Université d’organiser une école d’été, en forme de stage d’immersion intensif, sur une période courte, à l’attention de ceux qui veulent entreprendre mais qui n’ont pas encore sauté le pas. Ce projet a été accepté et devient l’Innovation Summer Camp’14.

– Dans quelle mesure cette école d’été a-t-elle répondu à des demandes que vous auriez perçues sur le territoire de Paris-Saclay ?

Notre proposition est en effet née de plusieurs constats. D’abord, le souhait d’étudiants de ne pas s’engager dans des programmes trop longs, mais plutôt courts, pour se tester, voir s’ils sont prêts à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Ensuite, la difficulté à faire se rencontrer et travailler ensemble des étudiants et élèves issus de différents établissements et de différents niveaux de formation, pour leur faire bénéficier des avantages du croisement des disciplines et des expériences. Or, quoi de mieux de leur proposer à tous le même événement sans pré-requis, sans même de projet ni équipe déjà constituée, bref de commencer à zéro un processus d’innovation dans une démarche entrepreneuriale, uniquement à partir de leur motivation individuelle ? L’école d’été n’a pas d’autre vocation que de leur inculquer le goût d’entreprendre et d’innover, en leur mettant entre les mains des instruments simples, immédiatement opérationnels, qui vont leur permettre d’oser, de se lancer.

– Un peu dans l’esprit du « Startup Weekend » ?

Oui, à ceci près que la durée de l’école d’été est relativement plus longue – une demi-douzaine de jours – de façon à permettre aux participants de disposer d’assez de temps pour entrer en contact avec des experts et des utilisateurs auxquels ils pourront soumettre leur prototype. Car, et c’est l’autre spécificité de notre école d’été, ils pourront prototyper leurs idées, à travers des maquettes, au sein du FabLab du 503, en autre. Il auront ainsi l’occasion de prendre la mesure du fait qu’un projet entrepreneurial n’a de sens et d’intérêt que s’il se concrétise sur le terrain sous la forme d’un prototype voire d’un démonstrateur, sans quoi il reste sur le papier. Ce passage à l’acte se matérialise à travers l’action de faire et l’échange : en plus de prototyper leurs idées, les participants iront à la rencontre d’interlocuteurs, experts ou utilisateurs potentiels. Certes, ils ne réaliseront pas le produit final, mais au moins éprouveront-ils le fait qu’entreprendre et innover, c’est faire et échanger. Ils toucheront du doigt le processus, la nécessité de se confronter à d’autres, que l’on n’entreprend pas dans son coin, sans se préoccuper des réels besoins des utilisateurs.

– Les participants passeront une partie du temps dans ce que vous appelez « le camp de base », en l’occurrence le 503.  Parler de camp de base est-il pour vous une manière de rendre compte de la particularité du campus de Paris-saclay, à la fois étendu et situé dans un environnement à la fois agricole et forestier ?

Tout à fait. Il est évident que Paris-Saclay présente des spécificités par rapport à d’autres campus. Il n’a certes pas cette densité d’un campus parisien, qui facilite les choses au plan de l’accessibilité. Néanmoins, il a d’autres atouts. Les établissements sont à la fois suffisamment espacés pour offrir un cadre de vie à leurs étudiants et suffisamment proches pour permettre les échanges. Les ateliers se dérouleront au sein du 503. Deux salles sont en cours de rénovation pour leur ménager de la place, en plus du FabLab, de l’amphithéâtre et l’espace de restauration. Mais, nous avons le souci de leur faire connaître les ressources des alentours. Depuis ce camps de base, ils pourront véritablement rayonner vers les autres lieux : le tout nouveau eLab d’HEC, dédié au cours d’entrepreneuriat du MBA, le PROTO204, le Design Center Thales Université, etc.

– Ce faisant, vous mettez en exergue d’autres vertus de l’entrepreneuriat : le sens du collectif et de l’échange…

Fort de nos huit années d’expérience de la Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE) et des témoignages des anciens, nous avons acquis la conviction qu’une des clés de l’entrepreneuriat innovant réside dans la force du réseau et du collectif. Il s’agira donc de faire prendre conscience aux participants qu’entreprendre tout seul, c’est plus compliqué sinon impossible. Au-delà de la mise à disposition de ressources et de la mise en contact avec des experts, des utilisateurs, l’école d’été a aussi l’ambition de leur inculquer le sens du collectif.

– Le thème retenu pour cette première édition « La ville, les robots, et nous ». Pourquoi ce choix ?

Ce thème est bien sûr un peu provocateur. Loin de nous de prétendre que l’avenir appartient aux robots. Cependant, ceux-ci soulèvent de nombreuses questions, y compris d’ordre éthique. Or, justement, la finalité de l’entrepreneuriat est aussi d’affronter ce genre de questions, en replaçant au centre de l’action des vertus, l’humain, mais aussi en se projetant dans l’avenir.

– Le montant de l’inscription s’élève à 100 euros. Que recouvre-t-elle exactement ?

Cela peut paraître beaucoup pour un étudiant. Mais ce montant couvre l’ensemble des frais, hébergement et restauration compris. Nous ne voulions pas qu’il soit rédhibitoire pour les étudiants les moins fortunés. Et quand bien même cela paraîtrait encore élevé, nous considérons que c’est un moyen d’éprouver la motivation des participants. Accepter de débourser cette somme témoigne du fait qu’on est prêt à se lancer dans l’aventure, à oser.

– Vous projetez-vous déjà dans une autre édition ?

Cette école d’été s’inscrit dans le programme ambitieux d’écoles d’été de la Fondation de Coopération Scientifique. Cette année, elle se déroulera au 503. L’année suivante, elle pourrait avoir lieu dans d’autres établissements. On pourrait même en imaginer plusieurs sur différentes thématiques, à l’attention de publics variés. On pourrait tout aussi bien imaginer d’accueillir des étudiants déjà porteurs d’un projet. L’IOGS et l’équipe du 503 sont prêt pour poursuivre l’aventure.

– Quel impact attendez-vous pour le territoire de Paris-Saclay ?

Ce territoire recèle de lieux dédiés à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Mais cela ne suffit pas. Encore faut-il qu’il s’y passe quelque chose, que ces lieux vivent, débouchent sur des réalisations concrètes qu’on ait envie d’aller voir, découvrir. On pourra écrire tous les projets du monde que l’on veut, s’ils ne donnent pas lieu à de véritables échanges et ne débouchent pas sur des résultats tangibles, visibles, Paris-Saclay ne suscitera pas le moindre intérêt à l’extérieur. Nous devons mener des actions concrètes afin que ce territoire de Paris Saclay qui a un potentiel énorme soit lisible, attractif et performant. Il faut donc que ce territoire vive, que s’y produisent des événements, qu’on communique dessus. A sa façon, l’école d’été devrait contribuer à cette mobilisation générale.

 

 

Publié dans :

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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