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Terre & Cité, 20 ans déjà.

Le 25 octobre 2021

Le 2 octobre 2021, Terre & Cité soufflait sa 20e bougie. Rendez-vous avait été donné à la Ferme du Moulon avec un riche programme. Témoignage de sa présidente, Caroline Doucerain.

Le 2 octobre 2021, Terre & Cité soufflait sa 20e bougie. Rendez-vous avait été donné à la Ferme du Moulon avec au programme, au choix : un pique-nique, une visite des lieux, des animations ludiques pour petits et grands autour de l’agriculture, une randonnée avec une halte à la ferme de La Martinière, une projection d’un extrait du film réalisé à partir de l’ouvrage de Martine Debiesse, Terres précieuses ; un apéro-dinatoire et une soirée de danse folk. Une journée anniversaire au diapason des valeurs que promeut l’association. En voici un écho à travers l’entretien que sa présidente a bien voulu nous accorder sur le vif.

– Terre & Cité a vingt ans. Vous en êtes la présidente depuis septembre 2019. Avec le recul dont vous disposez, quels enseignements souhaiteriez-vous mettre en exergue ?

D’abord, l’intérêt à instaurer un dialogue entre les différents acteurs d’un territoire. Terre & Cité a été pionnière en la matière, en créant les conditions d’un véritable dialogue entre les agriculteurs et d’autres acteurs de l’écosystème de Paris-Saclay : les élus, mais aussi les chercheurs, les acteurs institutionnels, etc. à travers différents collèges (agriculteurs, associations, société civile, collectivités) qui permettent à chacun de faire entendre son point de vue, ses contraintes et de co-construire des solutions. Une démarche on ne peut plus enrichissante. Ensuite, et c’est le second enseignement que je mettrais en exergue, Terre & Cité a convaincu un certain nombre d’acteurs locaux, mais aussi les collectivités de l’intérêt de se mobiliser pour préserver les espaces naturels, agricoles et forestiers du plateau de Saclay. Nous sommes sur un territoire en mutation profonde, de sorte qu’il ne suffit pas de sanctuariser des parcelles pour que l’agriculture y survive. C’est en réalité tout une dynamique qu’il faut préserver et soutenir. Et c’est aussi ce que Terre & Cité aide à comprendre en remettant en perspective les problématiques des uns et des autres.

– Qu’est-ce qui vous rend optimiste de ce point de vue ? Cette prise de conscience vous paraît-elle suffisamment partagée ?

Elle progresse indéniablement, mais il reste, c’est vrai, du chemin à parcourir. Trop de projets découlent de décisions anciennes, qu’il faudrait pouvoir réévaluer au regard des évolutions sociétales. Aujourd’hui, beaucoup de gens sont prêts à modifier leur manière de vivre, de sorte que certaines décisions prises il y a quelques années mériteraient d’être reconsidérées.

– Quels changements avez-vous perçus néanmoins au plan des comportements ?

Durant le confinement, nous avons constaté ici comme ailleurs, un recours accru aux produits locaux et des attentes fortes en matière de développement durable. Malheureusement, d’aucuns observent un recul suite à la reprise du cours « normal » des choses. Il faut bien sûr pouvoir apporter des solutions pour les problématiques d’emploi ou de pouvoir d’achat, mais nous devons permettre aux gens de ne pas perdre de vue des enjeux de moyen ou long terme.

– Au cours de la présentation de son projet de film, Martine Debiesse a fait observer que de nouvelles exploitations agricoles ou maraîchère s’étaient installées sur le plateau Saclay, et le progrès enregistré par l’agriculture bio… N’est-ce pas autant de motifs d’optimisme ?

C’est vrai et vous avez raison de le souligner. Les agriculteurs sont encore inquiets par rapport au devenir du territoire, mais ils manifestent la volonté de faire évoluer leur modèle de production, d’assumer pleinement la place centrale qu’ils ont aujourd’hui sur ce territoire et de s’adapter à la demande sociétale. De nouveaux maraîchers s’installent en effet, avec d’autres modes de culture. Les agriculteurs historiques ont aussi pleinement leur place, avec une culture de céréales essentielle pour nourrir les populations et des diversifications très dynamiques. Bref, l’agriculture ne reste pas sur la défensive : elle se réinvente et innove en permanence.

– Par définition, le campus accueille des étudiants. En quoi sont-ils des alliés pour Terre & Cité ?

Ils font partie d’une jeunesse particulièrement exposée aux enjeux du réchauffement climatique, aux atteintes à la biodiversité… Donc, oui, on sent chez eux une sensibilité très forte aux sujets et à la manière d’agir que propose Terre & Cité, qui vise avant tout à proposer des solutions concrètes pour avancer ensemble. Leur présence sur le territoire est pour nous une opportunité de les former, de leur montrer que des solutions existent, qu’il y a des voies de changement, d’évolution, et d’amélioration auxquelles les jeunes peuvent prendre part. Pour cela, il faut les reconnaître pleinement comme des acteurs du territoire et leur donner une place active. C’est ce que nous essayons de faire avec les forums projets que nous organisons avec l’Université Paris-Saclay, HEC ou encore Polytechnique.

– Ils le sont à en juger ceux qui constituent l’équipe de Terre & Cité…

Absolument. Terre & Cité attire des jeunes et c’est en soi un message positif !

– Comment voyez-vous Terre & Cité dans vingt ans ?

(Sourire). Il faut qu’elle continue à s’investir toujours plus pour accompagner les évolutions vers une agriculture aussi vivante, intégrée et dynamique que possible, ouverte à l’arrivée d’autres agriculteurs et, avec eux, de nouvelles pratiques, de nouveaux savoir-faire. Ces évolutions, reconnaissons-le, ne se décrètent pas. Elles demandent du temps. L’agriculture du Plateau de Saclay a déjà fortement évolué ces dernières années. Nos efforts doivent privilégier une logique de circuit court, très prometteuse pour l’avenir, même si il faut être conscients que la production locale ne suffira jamais à satisfaire tous les besoins alimentaires de la population qui y réside ou y travaille.

– Un mot sur le lieu où nous sommes, la Ferme du Moulon. Pourquoi était-ce important pour vous d’y célébrer les vingt ans de Terre & Cité ?

C’est un lieu qui a accueilli des activités de recherche agronomique de l’Inrae, après avoir abrité une exploitation agricole. C’est dire s’il symbolise bien la diversité des acteurs à mobiliser autour de solutions d’avenir. Situé eu milieu de constructions neuves, il rappelle aussi la richesse patrimoniale du plateau de Saclay et par là même la profondeur historique de ce territoire.

 

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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