En tant que chargée d’opération construction à la direction immobilière de l’EPPS, Lucie Paquet veille à l’avancement des études de conception, à la mise à disposition des terrains, aux abonnements concessionnaires, relatifs à l’approvisionnement du bâtiment. Last but not least, son rôle consiste à mettre en musique la diversité des partenaires impliqués dans le projet : outre les collectivités, le Crous, l’UFR Staps de l’université Paris-Sud, etc. Une diversité qui fait tout l’intérêt du projet, mais aussi sa difficulté.
Architecte et ingénieur, Lucie Paquet a eu une expérience de maîtrise d’ouvrage dans un grand groupe de construction. De tous les projets auxquels elle a participé, elle considère cependant le Lieu de vie comme le plus original sinon le plus spécifique. Et pour cause, il est à ce jour sans équivalent, en tous les cas dans les campus français et même étrangers.
En superficie (2 000 mètres), le projet n’est certes pas le plus important programmé sur le Plateau de Saclay. Mais il est peut-être le plus emblématique de Paris-Saclay, car il vise à incarner l’idée de mutualisation entre les établissements de recherche et d’enseignements supérieur, à travers la mixité des services (restauration, cafétéria et activités de sport).
A lieu innovant, gestion innovante
Comme l’explique Lucie Paquet, le principe de cette mixité s’est imposée en cours de route. A l’origine du projet, il y eut une étude globale menée en 2010, sur les besoins de restauration sur le quartier du Moulon, menée par Aurélie Cousi, en charge, à l’EPPS, des études amont de programmation, avec le concours d’un prestataire extérieur (PH partenaire). L’évaluation a porté sur les besoins de couverts à l’heure du déjeuner, mais aussi en soirée, à partir de l’offre déjà existante sur le Plateau (restaurants de Paris-Sud, de la Maison des Ingénieurs, etc.), et à venir avec la prise en compte de l’arrivée de nouveaux établissements (l’ECP, l’ENS de Cachan…). Il s’est agi ensuite de traduire cette estimation du nombre de couverts… en m2, en répartissant ceux-ci entre les différentes implantations existantes ou à venir.
Le principe de mutualisation et, avec lui, l’idée d’un lieu de vie se sont imposés à l’occasion de ces études et de la prise en compte d’autres types de besoins notamment en termes d’activités sportives. « Le projet a ainsi émergé de la programmation. »
Quant au choix de l’appellation « Lieu de vie », il est antérieur au concours d’architecture et à la sélection de l’équipe lauréate, le Studio Muoto. « Ce nom avait le mérite de la clarté : il suggère qu’on peut s’y rendre pour se restaurer, boire un pot, faire du sport, échanger,…» Voire y travailler mais dans un esprit de détente.
L’étape suivante, intervenue au premier trimestre 2011 a consisté dans le concours de maîtrise d’œuvre. Au total, 80 candidats ont présenté un dossier de candidature, un indice de l’intérêt suscité par le programme. En juin, 5 candidats ont été sélectionnés pour un retour d’esquisse en septembre. En novembre 2011, le jury sélectionnait l’équipe du Studio Muoto.
Du fait de la logique de mutualisation, la maîtrise d’ouvrage est assurée par l’EPPS qui n’a cependant pas vocation a en être ni propriétaire ni gestionnaire. Reste la question de la gestion. A lieu innovant, gestion innovante, pour assurer l’accès à des activités et des services à des horaires différenciés. Est également prévue une utilisation la plus large possible en semaine et les week-ends dans le respect des exigences de sécurité du site et de limitation des nuisances (des logements sont programmés (sur le point d’être livrés) aux alentours). Le Crous s’est déjà proposé comme gestionnaire principal. L’EPPS planche déjà sur la signalétique de façon à ce qu’elle soit en phase avec l’esprit novateur du lieu. Innovant, le lieu pourrait l’être aussi en expérimentant une restauration durable en partenariat avec des producteurs locaux. Le caractère agricole du territoire devrait y aider.
Le Lieu de vie doit voir le jour à la rentrée 2014. « Pour l’heure, nous sommes en pleine phase de conception » précise Lucie Paquet. La demande de permis de construire sera déposée en septembre 2012. « Le Lieu de vie ayant vocation à recevoir du public, le dossier aura un délai d’instruction de six mois.» La mise en chantier est prévue pour avril 2013.
Rendez-vous la semaine prochaine pour une rencontre avec Gilles Delalex, de Studio Muoto.
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