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Entrepreneuriat innovant

25 ans d’HEC Challenge + (suite).

Le 20 janvier 2016

Professeur Affilié et Directeur Scientifique du Centre d’Entrepreneuriat d’HEC, Étienne Krieger est, avec Michel Santi, à l’initiative du programme HEC Challenge +, qui fête, le 25 janvier prochain, son quart de siècle d’existence. Il témoigne avec un enthousiasme qui ne s’est manifestement en rien émoussé.

– Si vous deviez pitcher HEC Challenge +…

Cela pourrait se faire en deux phrases : HEC Challenge + est un programme de formation et d’accompagnement de créateurs d’entreprises innovantes. Nous vous aidons à affiner leur projet pour qu’ils puissent créer et développer une entreprise performante et conforme à leurs objectifs !
Maintenant, on peut ajouter que ce programme a été pionnier en France dans l’accompagnement de projets à fort potentiel de croissance. S’appuyant sur le concours d’enseignants d’HEC et de professionnels reconnus, il a bénéficié à plusieurs centaines de porteurs de projets, depuis leur concept originel jusqu’à leur concrétisation ; près de 400 entreprises innovantes ont ainsi été créées depuis 25 ans. Des enseignements en management, stratégie commerciale, marketing, organisation et pilotage financier permettent aux porteurs de projet de créer des innovations durablement utiles et viables sur leurs marchés. Aujourd’hui, ce programme phare du Centre d’Entrepreneuriat d’HEC, implanté au cœur de l’écosystème du Plateau de Saclay, a favorisé la création d’entreprises appartenant à des secteurs aussi variés que les nanotechnologies, l’optronique, la médecine, les biotechnologies, les objets connectés, mais aussi le service aux entreprises ou la musique, pour ne citer qu’eux. Après 25 ans d’existence, HEC Challenge + peut se prévaloir d’une réussite qui se quantifie en milliers d’emplois créés (plus de 3500 emplois), en millions d’euros levés (630 M€) et en centaines de brevets déposés (809 brevets).

– De la première promotion aux dernières, quelles sont les évolutions les plus notables ?

J’ai eu le plaisir de lancer ce programme fin 1990 avec mon collègue Michel Santi, un professeur qui a beaucoup apporté à HEC en matière de pédagogie de l’entrepreneuriat et de l’innovation. Dix ans plus tard, mon collègue Frédéric Iselin a repris la direction académique du programme et a positionné HEC Challenge + comme un programme fonctionnant en synergie avec les incubateurs technologiques, qui ont vu le jour dans le sillage des lois Allègre. Nous sommes ainsi complémentaires de l’incubateur technologique IncubAlliance, dont HEC est un des membres fondateurs, mais également de nombreux autres incubateurs, qui nous adressent régulièrement des entrepreneurs porteurs de très beaux projets d’innovation.
Le nombre de candidats a significativement augmenté depuis la création. Nous accompagnons également un nombre croissants de jeunes entrepreneurs, qui créent leur entreprise directement après leurs études, alors que l’âge moyen de la création d’une entreprise innovante a longtemps été de 39 ans. La création d’une entreprise est ainsi une option de plus en plus prisée par les jeunes diplômés en général et les jeunes chercheurs en particulier. On ne peut que s’en réjouir !
Une autre évolution majeure est l’avènement d’Internet, qui a bouleversé le paysage économique à partir de la fin des années 1990… et nous n’en sommes encore qu’au début d’un mouvement de transformation digitale des organisations. De nombreuses startup ont ainsi été créées par des étudiants d’HEC et des participants du programme HEC Challenge +, même si la majorité d’entre elles demeure très largement des entreprises technologiques, souvent créées par des chercheurs et des ingénieurs dans le prolongement de travaux de recherche.
La dernière évolution notable est une préoccupation accrue, depuis dix ans, pour les enjeux sociaux et environnementaux. Cette tendance de fond a inspiré de nombreux entrepreneurs, dont les offres de produits ou de services innovants n’ambitionnent pas seulement d’apporter une valeur économique, mais également des bénéfices sociaux et/ou environnementaux. Là encore, on ne peut que se féliciter de cette évolution, où la création de valeur n’est plus strictement financière.

– Dans quelle mesure l’écosystème de Paris-Saclay vous paraît-il désormais favorable au succès de ce programme, à son rayonnement ?

HEC a clairement été pionnier en France en matière de formation et d’accompagnement à l’entrepreneuriat et à l’innovation, à travers des formations comme HEC Entrepreneurs, comme HEC Challenge +, mais également plusieurs autres programmes de formation initiale ou de formation continue. S’agissant d’HEC Challenge +, nous avons d’emblée créé ce programme en partenariat car la force de ce programme réside en grande partie dans le réseau de partenaires académiques, industriels, financiers et institutionnels que nous avons mis en place. Le programme HEC Challenge +, centré sur la création d’entreprises innovantes (et souvent technologiques) a ainsi permis de renforcer les liens avec les établissements d’enseignement supérieur et les organismes de recherche du Plateau de Saclay. HEC a clairement la vocation d’être « la » business school de ce cluster technologique unique en Europe, qui représente à lui seul 15% de la recherche nationale. L’écosystème de Paris-Saclay est très dynamique en matière de sensibilisation, de formation et d’accompagnement des créateurs d’entreprises technologiques et un programme comme HEC Challenge + apporte une pierre à l’édifice des différentes initiatives en faveur de la création et du développement d’entreprises innovantes.

– Question subsidiaire : vous étiez à Doha au moment de cet entretien. Est-ce que Paris-Saclay est visible depuis cette ville globale ?

Paris est très visible pour les Qataris qui apprécient beaucoup notre capitale. Plus de la moitié de mes soixante étudiants, âgés d’en moyenne 30 ans, ont déjà visité Paris… mais sans doute moins le Plateau de Saclay ! Les développements à venir de l’Université Paris-Saclay devraient en revanche beaucoup intéresser les responsables économiques Qataris, étant donné que le plan de développent stratégique du Qatar engage résolument le pays vers une économie de la connaissance. Ceci se traduit par des investissements très significatifs en matière de formation et d’aide à l’innovation. Il y a par conséquent des passerelles éventuelles à construire avec plusieurs établissements de l’Université Paris-Saclay !

En illustration de cette article : une des promotions de l’année 2015.

Publié dans :

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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