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Sciences Humaines et Sociales, et… Photovoltaïque.

Le 28 avril 2017

Tel est le thème de la journée organisée le 25 avril prochain, par le Club de l’Orme et plusieurs partenaires. Son initiateur, Jean-Guy Devezeaux de Lavergne, également directeur de l’Institut Technico-Economie des Systèmes Energétiques (I-Tésé) du CEA/Saclay, revient sur les objectifs de cette journée.

– Pour commencer, pouvez-vous préciser comment l’idée de cette journée s’est-elle imposée ?

Cette journée est la deuxième que le Club de l’Orme organise, avec ses nombreux partenaires, sur le thème des SHS au regard des enjeux énergétiques. La première portait sur l’hydrogène. Celle-ci sur le photovoltaïque, donc. Notre conviction, c’est que si l’écosystème de Paris-Saclay dispose des moyens techniques pour œuvrer à la transition énergétique, pour autant, on ne peut se limiter à une approche par les seules sciences dites « dures ».

– Avez-vous le sentiment de partir d’une page blanche ?

Non. Le CEA, pour ne prendre que cet exemple, a une longue tradition de dialogue avec les SHS. En témoigne ne serait-ce que notre laboratoire, l’I-tésé, qui mobilise des chercheurs en économie, une science sociale et humaine s’il en est. A ce titre, il contribue déjà à l’implication des SHS sur des enjeux mobilisant fortement les sciences dures. Il a d’ailleurs été créé il y a une dizaine d’années pour cela. J’ajoute que le CEA compte aussi d’autres compétences SHS, notamment des philosophes, en son sein. Bref, au sein du CEA, nous avons toujours considéré qu’il était important de dresser des ponts entre le monde de la technique et celui des SHS.

– Cette volonté d’ouverture réciproque manifestée par votre journée du 25 avril découle-t-elle d’une initiative locale ?

Non. L’interdisciplinarité et la multidisciplinarité, puisque c’est de cela qu’il s’agit, sont au cœur de la stratégie de la recherche publique, notamment telle que définie à travers les programmes de l’ANR (Agence nationale de la recherche). Le ministère de la Recherche n’a de cesse de l’encourager, y compris entre les sciences dures et les SHS, pour éclairer les enjeux technologiques. J’observe aussi des convergences entre les diverses structures coordonnant des champs de recherche au plan national : l’Alliance Nationale pour la Coordination de la Recherche pour l’Energie (Ancre), partenaire de notre journée ; Athéna (l’alliance des sciences humaines et sociales) ou encore Allenvi (l’alliance qui fédère, elle, les sciences de l’environnement et climat). Autant de structures qui dialoguent entre elles. Pour notre part, nous nous efforçons d’encourager ces échanges et recherches communes sur le Plateau de Saclay, en considérant que la création de l’Université de Paris-Saclay représente une belle opportunité.
Nous n’en restons pas moins lucides : nous savons bien qu’il ne suffit pas de décréter une inter-, pluri- ou multidisciplinarité pour qu’elle se traduise dans les faits. Encore faut-il que les chercheurs des différentes disciplines se connaissent et sachent construire des projets communs. L’erreur serait de brusquer les choses, sans prendre le temps de créer des conditions favorables à un réel dialogue. De là, donc, les journées que nous organisons en nous inscrivant dans la durée. Nous nous projetons dans un horizon de cinq à dix ans pour récolter pleinement les fruits d’interactions accrues entre les différents champs disciplinaires. Une chose est sûre : au sein du CEA, nous voulons être à l’avant-garde de ce rapprochement, quitte à devoir souvent remettre notre ouvrage sur le métier.

– Reste que l’écosystème de Paris-Saclay est réputé pour être à dominante sciences exactes et de l’ingénieur ?

C’est vrai. Mais les SHS n’y sont pas moins présentes. Au sein de l’Université Paris-Saclay, plus de 1 000 chercheurs en relèvent. C’est bien moins que les autres sciences (l’université totalise plus de 10 000 chercheurs et enseignants-chercheurs), mais ce n’est pas rien non plus. Outre une Maison des Sciences de l’Homme, un département leur est dédié au sein de l’Université Paris-Saclay. Dirigé par Laurent Willemez (sociologue de l’Université de Saint-Quentin), il a, comme les autres départements, vocation à construire une communauté, à lancer et financer des programmes de recherche, à mobiliser les unités les plus pertinentes pour les porter. Un défi majeur, compte tenu des spécificités de notre université, est de réussir à monter des collaborations fortes et durables avec les sciences dites dures. Mais sans doute convient-il que les SHS œuvrent aussi à plus d’interdisciplinarité entre elles, que leurs chercheurs se connaissent mieux. Notre département compte un peu plus d’une trentaine d’unités de recherche. Il y a encore un an, les directeurs d’unité étaient encore loin de se connaître au moment de la création du département et il n’est pas simple de les réunir tous simultanément. Mais les choses évoluent peu à peu et dans le bon sens. Personnellement, les réunions du conseil scientifique du département m’auront permis d’identifier des directeurs d’unité et je commence déjà à travailler avec certains d’entre eux.

– Toutes les SHS sont-elles pour autant couvertes au sein du campus ?

Non, probablement pas. Mais loin d’être un problème, cette situation ne peut que nous inciter à nous ouvrir à d’autres campus. Pas plus que l’Université Paris-Saclay, notre département n’a vocation à se replier sur lui-même, mais à travailler avec l’extérieur.

– Revenons au dialogue avec les sciences dites dures. Comment se passe-t-il concrètement ? Est-il aussi compliqué qu’on le dit ?

En réalité, ce dialogue a toujours été un peu compliqué à mettre en œuvre. Il l’est encore aujourd’hui, mais nous avons à notre actif de plus en plus d’expériences fructueuses. La situation est cependant variable selon les disciplines. Parmi les SHS, les sciences économiques entretiennent un dialogue de longue date avec les sciences dures. Notre laboratoire, l’I-tésé en porte témoignage.

– Comment expliquez-vous la difficulté à mettre en œuvre ce dialogue ?

Il y a plusieurs explications possibles à cela. La principale tient à de possibles réactions de défiance à l’égard d’une recherche en lien avec le monde industriel. La plupart des collègues qui se montrent réticents invoquent un risque d’ « instrumentalisation » de leurs recherches. Mais, force est de constater que de plus en plus de travaux visent une forme d’utilité sociale. Significative à cet égard est la réaction favorable d’Athéna, à la demande faite par le précédent gouvernement [Manuel Valls et Thierry Mandon] non seulement d’éclairer les pouvoirs publics sur les facteurs de radicalisation menant au terrorisme, mais encore de formuler des préconisations pour créer les conditions d’un vivre ensemble. Loin de lui avoir opposé un refus (au non d’un principe de neutralité de la recherche), elle y a répondu favorablement. Il en a résulté un rapport très intéressant, téléchargeable sur son site web. Certains des auteurs du rapport sont allés jusqu’à évoquer l’ « utilité » des sciences humaines et sociales. Ce terme d’utilité n’est pas anodin : à mes yeux, il traduit l’évolution en cours au sein de plusieurs disciplines. Loin de rester enfermés dans leur tour d’ivoire – si tant est qu’ils l’eussent jamais été – ou tournés vers une recherche exclusivement théorique, de plus en plus de chercheurs des SHS appuient l’action publique.

– Constatez-vous par ailleurs des différences d’attitude selon les générations ? Les chercheurs ayant bénéficié d’une convention Cifre, par exemple, ne sont-ils pas a priori plus prédisposés à être « utiles » ?

Les attitudes de chaque individu priment sur son âge. Mais souvent, heureusement, on peut constater que les plus jeunes chercheurs contribuent, par leur formation et leur jeunesse à diversifier les approches !

– Venons-en à Paris-Saclay. Dans quelle mesure la proximité géographique avec les établissements d’enseignement supérieur et de recherche existant ou à venir au sein du campus, sert-elle cette ambition d’un dialogue entre SHS et sciences « dures » ?

Il est clair qu’une plus grande proximité géographique ne peut qu’y aider. Mais plus importante encore me paraît l’adhésion à un projet commun, celui de l’Université de Paris-Saclay. Comme vous ne l’ignorez pas, des interrogations subsistent. Plutôt que d’attendre une adhésion complète de chaque entité, traduite par des programmes et actions concertées, commençons avec celles qui croient pleinement à ce projet et retrouvons-nous à l’occasion de ces événements divers et variés qui se déroulent ici ou même à l’extérieur. C’est en tout cas l’état d’esprit dans lequel nous sommes. A défaut de résultats spectaculaires, je constate que les interactions tendent déjà à s’intensifier, que les chercheurs prennent plus l’habitude à se connecter, échanger leurs informations et saisir les opportunités de monter des projets ensemble.

– Dans quelle mesure la thématique de l’énergie, de par sa transversalité, est-elle propice à cette ouverture réciproque des SHS et des sciences exactes ?

L’énergie est indéniablement une thématique transversale, qui devrait favoriser cette ouverture réciproque. L’apport des SHS est essentiel, y compris dans ce domaine, que ce soit la sociologie (pour une meilleure compréhension des usages), l’anthropologie (des représentations touchant aux différentes formes d’énergie), le droit (des nouvelles réglementations liées à la transition énergétique), sans oublier les historiens (leur mise en perspective historique est plus qu’utile pour ne serait-ce que mettre au jour des continuités ou des ruptures), les géographes (pour les ressources et enjeux territoriaux), les philosophes (les questions éthiques, notamment avec la pauvreté énergétique, sont aussi très présentes), etc.

– Sans oublier non plus la science économique…

Non, bien sûr. Au sein même de l’Université Paris-Saclay, plusieurs économistes se sont intéressés voire spécialisés dans les questions énergétiques. En dehors de l’I-tésé, on en compte au sein d’écoles d’ingénieur – Polytechnique, l’ENSTA ParisTech, CentraleSupélec (notre partenaire principal en économie) et bien sûr le CREST (Centre de recherche en économie et statistique de l’ENSAE). Et je ne parle pas d’HEC. Ni de l’INRA ni du CIRED (Centre International de Recherche sur l’Environnement et le Développement). Il convient d’ajouter encore l’Université d’Evry qui vient d’intégrer l’Université Paris-Saclay et qui compte aussi des économistes intéressés par les questions énergétiques. Une thèse est d’ailleurs en cours de montage entre l’I-tésé et le CEPE d’Evry. Enfin, certaines entreprises, notamment EDF, disposent sur le plateau d’équipes d’économistes d’excellent niveau, en particulier les départements EFESE et OSIRIS. Naturellement, nous avons l’habitude d’échanger entre nous. Cependant, il est temps que des programmes soient lancés à l’échelle de l’Université. Ce qui est en cours. Les moyens sont là et il y a urgence à se rapprocher car le renouvellement des générations, du moins dans le champ de l’économie de l’énergie, peine à se faire. En dehors de Paris-Saclay, ce champ compte au moins deux autres foyers importants : l’Université de Dauphine et l’Ecole des Mines (pour m’en tenir à l’Ile-de-France). Beaucoup des meilleurs représentants de cette économie de l’énergie – Jacques Percebois, Pierre-Noël Giraud, Jean-Marie-Chevalier, André Grimaud et très récemment Patrick Criqui – sont des chercheurs émérites, partis ou en passe de partir à la retraite (la leur étant souvent très active). Mais la dynamique de Paris-Saclay devrait pouvoir contribuer au renouvellement, avec le concours, bien sûr, de l’Université de Dauphine et de l’Ecole des Mines.

– En quoi le fait de parler de « transition énergétique » est-il aussi propice à lever des difficultés parmi celles que vous évoquiez ? Après tout, cette notion n’incite-t-elle pas à engager une réflexion autant sur les technologies à développer que sur les nouveaux comportements et usages à adopter ou à encourager…

En effet. La transition énergétique appelle une approche plus transversale. Et puis, dès lors qu’elle correspond à une volonté de l’Etat, elle ne peut pas ne pas orienter la recherche publique.

– Il reste que, historiquement, le CEA est associé à l’énergie nucléaire. Dans quelle mesure, cela n’a-t-il pas d’ailleurs nourri les réticences de chercheurs des SHS à s’associer à vos travaux ?

Rappelons que le CEA s’est impliqué depuis une trentaine d’années dans le domaine des « énergies alternatives » (le CEA est devenu Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives il y a cinq ans). Une évolution intensifiée dans la seconde moitié des années 2000 et jusqu’à aujourd’hui.
Cela étant dit, gardons-nous de distinguer autant les chercheurs. En réalité, ceux qui travaillent sur des technologies génériques, comme les matériaux, peuvent autant contribuer à la conception d’une nouvelle génération de réacteur qu’à des systèmes mobilisant des énergies alternatives comme des batteries plus performantes, pour les besoins de véhicules électriques, par exemple. Tant et si bien qu’au sein même d’I-tésé, nous nous sommes engagés dans l’étude des complémentarités entre énergie nucléaire et énergies alternatives, essentiellement au sein du système électrique. Une thèse vient d’être soutenue sur le sujet. J’ajoute qu’avec la Société Française de l’Energie Nucléaire, l’I-tésé a organisé le 8 mars 2016, une journée sur ce thème, dont est issue un numéro de La Revue Générale Nucléaire, paru en début d’année.

– Si vous deviez mettre en avant un des enseignements de l’approche de la transition énergétique par les SHS, quel serait-il ?

Il concernerait le comportement des consommateurs, la manière dont ils s’emparent des nouvelles possibilités d’être acteurs, au plan énergétique, en contribuant à la production d’énergies alternatives ou ne serait-ce qu’en maîtrisant davantage leur consommation. Les choses paraissent cependant moins simples que ce qu’on pensait il y a quelques années. On nous avait en effet annoncé un monde un peu idéal dans lequel chacun allait participer au pilotage du système énergétique. Ce n’est pas ce qu’on constate dans les expérimentations de terrain. Certes, des personnes, parmi les plus sensibilisées aux enjeux environnementaux, cherchent à maîtriser finement leur consommation. Mais, en règle générale, même à l’heure du numérique et des applications mobiles, ce qui détermine encore largement l’attitude des consommateurs reste le montant de leur facture ! On assiste bien à un foisonnement de services, mais ce contexte ne fait alors que renforcer le besoin de tiers de confiance. Le modèle économique susceptible d’assurer la viabilité d’un système énergétique décentralisé reste donc encore à trouver.

– N’y a-t-il pas un paradoxe à solliciter les SHS au moment où elles paraissent fragilisées par l’emprise croissante du Big Data, qui, au modèle classique d’interprétation causale des phénomènes proposé par ces SHS, en oppose un autre, fondé sur la mise au jour de corrélations à travers l’analyse des données numériques…

Le problème que vous pointez est effectivement l’objet d’un débat, qui, je dois le dire, n’a pas été sans m’interpeler, personnellement. Avec le recul, je doute cependant que ce débat soit aussi prégnant que cela dans la réalité de la recherche, telle qu’elle se fait. Surtout, je me demande si les enjeux soulevés par le Big Data, au plan éthique, ne justifie pas, au contraire une interpellation des SHS. Au final, je renverserai donc votre vision des choses, en considérant qu’à l’heure du Big Data, les SHS ont l’opportunité d’être dans une posture plus offensive que défensive. Au cours de la réunion inaugurale de la Maison des Sciences de l’Homme, cette année, un sujet a particulièrement retenu l’attention, c’est précisément les enjeux éthiques de la recherche contemporaine.

– Revenons à la journée du 25 avril et au Club de l’Orme, qui l’organise…

Ce Club s’est constitué de manière informelle, il y a près d’une dizaine d’années, avec pour vocation de réunir le triangle de la connaissance – chercheurs, enseignants, industriels – sur le Plateau de Saclay, dans un domaine particulier, à savoir : l’économie de l’énergie. Ce faisant, nous contribuons aussi à faire émerger une « initiative énergie » au sein de l’Université Paris-Saclay, comme il peut en exister dans d’autres universités de taille mondiale. L’action est déjà en cours.

– De quoi s’agit-il ?

Cette appellation d’ « initiative énergie » couvre des réalités très diverses : aussi bien des centres de recherche dédiés à l’énergie (energy centers) que des structures plus informelles. La plus connue de ces initiatives est assurément celle du MIT. Si elle s’appuie sur une recherche fortement technologique et l’implication d’industriels, elle manifeste un réel intérêt pour les enjeux environnementaux y compris climatiques, en se préoccupant jusqu’à et y compris de l’impact de la transition énergétique sur les sociétés humaines.

– Mais qui est à l’initiative… de ces initiatives ? Ont-elles émergé avant de se constituer en réseau ? Ou découlent-elles du programme d’une institution internationale ?

Non, généralement, ce sont les universités elles-mêmes qui en sont à l’origine. Souvent sous la houlette d’une personnalité qui a su convaincre des collègues et des partenaires. C’est le cas, par exemple, de celle du MIT, qui a été clairement portée pendant au moins une quinzaine d’années par Ernest Moniz, l’ex-Secrétaire à l’Energie d’Obama. L’initiative a permis de drainer au total des dizaines de millions de dollars pour financer la recherche et l’innovation. Autre exemple : l’initiative Demand de l’Université de Lancaster, impulsée, elle, par le gouvernement anglais, qui souhaitait disposer d’éclairage sur l’évolution de la demande énergétique, ses facteurs explicatifs et incitatifs. Bref, à chaque initiative, des circonstances particulières, mais aussi une mobilisation plus ou moins forte de certaines sciences ou disciplines. Il n’y a donc pas de modèle unique, tant et si bien qu’on peut d’ailleurs s’interroger sur le bien-fondé de cette appellation dans certains cas.

– Et au sein de l’écosystème Paris-Saclay, où en est cette initiative ?

Elle a déjà démarré. Au sein de l’Université Paris-Saclay, elle s’est traduite par la création d’un bureau énergie, il y a maintenant trois ans, sous la houlette de Jean-Marc Agator, en charge notamment des partenariats, au sein de la Direction des Analyses Stratégiques (DAS) du CEA. Ce bureau a pour ambition de valoriser le potentiel dont dispose l’Université de Paris-Saclay au plan technologique, mais aussi en SHS, en créant des interfaces entre les différents centres de recherches, mais aussi avec les acteurs du territoire comme la CCI Essonne. L’Université Paris-Saclay est à l’évidence une des mieux placées en France pour nourrir la recherche et l’innovation en matière de transition énergétique. Rappelons que l’écosystème compte pas moins de trois Instituts pour la Transition Energétique (ITE), dont l’IPVF, partenaire de notre journée du 25 avril.
Naturellement, l’I-tésé, au sein de la DAS, est au cœur des actions en faveur de cette initiative énergie. L’an passé, ont été montés, dans le cadre de cette initiative, un workshop et un forum étudiant sur deux jours. L’événement s’est déroulé à l’EDF Lab et a été focalisé sur les grandes problématiques énergétiques à traiter sur le Plateau de Saclay. Une occasion, parmi d’autres, offerte aux différents acteurs de se réunir. Nous participons à bien d’autres événements, comme par exemple DRIM’in Saclay [qui, cette année, se déroule les 13 et 14 juin prochain], consacré à l’innovation ouverte sur la transition énergétique.

– Revenons à la journée du 25 avril, qui a donc la vocation à œuvrer au dialogue dans la perspective de cette initiative énergie…

Oui, c’est une opportunité pour les chercheurs des SHS de montrer à leurs homologues des sciences dures, des résultats de leurs travaux de recherche dans le domaine énergétique, mais aussi d’entendre les attentes et besoins de ces homologues. Bref, il s’agit pour les uns et les autres de prendre le temps de s’écouter, de mieux se connaître. Les industriels sont également présents, mais nous leur avons demandé ne pas se mettre dans une posture de « commande » vis-à-vis des chercheurs des SHS. Ce n’est pas le propos. Si la journée devait déboucher sur des projets partenariaux, tant mieux, mais ce n’est pas l’objectif. Sachant d’où on part – des univers encore cloisonnés – il nous paraît préférable de ne pas brûler les étapes. Prenons d’abord, j’insiste sur ce point, le temps de mieux nous connaître. A dessein, nous avons réuni des chercheurs de différents horizons et qui ne se connaissaient pas nécessairement, toujours dans ce souci de susciter l’envie de se revoir, de mener des projets de recherche ensemble, dans une logique de réelle interdisciplinarité. Nous accordons autant d’importance au temps des discussions formelles qu’à celui des échanges plus informels, durant les pauses, dont celle du repas. Nous y attendons une centaine de participants.
Il est encore trop tôt pour recueillir des résultats tangibles. En revanche, je peux d’ores et déjà vous annoncer que nous n’excluons pas de renouveler l’expérience, fût-ce en adoptant une autre formule. Car nous avons bien l’intention de creuser notre sillon, avec patience.

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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