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Gaspillage alimentaire : la prometteuse proposition WastAware.

Le 24 novembre 2017

Suite de nos échos au forum des élèves de la Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE) de l’Institut d’Optique, qui s’est tenu le 31 octobre 2017, à travers le témoignage de Diane Toulet, une élève ingénieure en 2e année de SupOptique (et en 1re année de FIE), déjà très motivée par le projet qu’elle mène avec son équipe en vue de lutter contre le gaspillage alimentaire.

– Si vous deviez pitcher votre projet…

Cela fait seulement une semaine que nous y travaillons (nous venons de débuter notre première année de FIE) et c’est la première fois que nous le présentons. Difficile donc de le pitcher. Ce projet a cependant déjà un nom – WastAware – et une proposition de valeur : aider les consommateurs à tout à la fois stocker, suivre la maturation et prolonger la durée de conservation de leurs fruits et légumes. Comment comptons-nous nous y prendre ? A travers un contenant dont les capacités seraient optimisées au moyen d’un système d’éclairage de type LED UV (pour allonger la durée de vie des fruits et légumes) et d’un système de reconnaissance (pour suivre leur maturation).

– Une idée ingénieuse à laquelle on se dit que d’autres ont dû forcément avoir déjà pensé…

En effet, beaucoup de solutions ont été proposées de façon à lutter contre le gaspillage alimentaire, mais nous n’en avons pas identifié pour les besoins spécifiques des fruits et légumes. En fait, ce qui est le plus couramment proposé, ce sont des réfrigérateurs « intelligents », permettant aux utilisateurs d’en connaître le contenu à distance, via leur smartphone. Une solution plutôt onéreuse – ce type de réfrigérateur coûte plusieurs milliers d’euros. En dehors de cela, aucune solution spécifique n’existe pour les fruits et légumes. Pourtant, ils représentent la moitié du gaspillage alimentaire, chez les particuliers.

– A vous entendre, votre solution participe d’une « innovation frugale », une conception promue au sein de l’Institut d’Optique. Est-ce bien ainsi que vous l’envisagez ?

Oui, c’est bien dans cette innovation que nous nous inscrivons.

– Pourquoi ne vous adressez-vous qu’aux particuliers ?

C’est la priorité que nous avons identifiée en analysant l’ensemble de la chaîne de valeur, des agriculteurs-producteurs aux consommateurs, en passant par les grossistes, enfin, les grandes et moyennes surfaces. Nous avons pris le temps d’aller à la rencontre des grossistes de Rungis, mais ceux-ci ne se sont guère montrés intéressés : tout ce qui y est acheté, disent-ils, est revendu dans la journée. Il n’y a donc pas de problématique de stockage ni de pertes. Nous en avons conclu que nous avions intérêt à toucher pour commencer les consommateurs sans renoncer à nous intéresser aux agriculteurs producteurs, mais cette option reste encore à creuser.

– Dans quelle mesure cette solution vous a-t-elle été inspirée par l’environnement de Paris-Saclay qui compte des agriculteurs, des maraîchers…

C’est vrai que l’environnement de Paris-Saclay n’est pas étranger à notre intérêt pour cet enjeu du gaspillage alimentaire. Mais Paris-Saclay, c’est aussi un vivier d’entrepreneurs innovants et de start-up, qui ne peuvent que nous encourager à entreprendre à notre tour, à créer de la valeur, en mettant à profit nos compétences technologiques dans le domaine de l’optique. J’ajoute que créer une start-up suppose de savoir aller à la rencontre des autres, pour saisir des opportunités, imaginer des partenariats. Paris-Saclay est à cet égard d’une grande richesse.

– Un mot sur l’équipe ?

C’est un autre aspect motivant du projet et sans doute le plus beau ! Quand on entreprenant, on est amené à vivre des hauts et des bas. C’est donc important de pouvoir compter sur le reste de l’équipe. La mienne se compose de deux autres personnes, deux garçons : Augustin Thomas et Thibault Grillon. Nous partageons la même envie : contribuer à la lutte contre le gaspillage alimentaire, en espérant aller jusqu’au bout de notre démarche, à savoir : la création d’une start-up….

– … qui serait donc à la confluence de l’optique, de l’entrepreneuriat innovant et de l’innovation frugale ?

Oui. C’est bien le propre d’une start-up que de savoir combiner une dimension technologique (à travers, pour ce qui nous concerne, les systèmes d’éclairage et de reconnaissance), une dimension entrepreneuriale (avec tout ce que cela implique en termes de gestion de ressources humaines, de business model, etc.), enfin une dimension sociétale (nous répondons à un vrai enjeu de société).

– Un mot sur le 503 qui abrite la FIE et où se déroule le forum…

C’est un lieu propice : on se retrouve au milieu d’autres entrepreneurs dont certains ont déjà plusieurs années d’expérience et à qui on peut demander conseils. Sans compter les divers organismes qui ont vocation à accompagner les entrepreneurs dans leurs besoins d’incubation et de financement.

– Quels sont les premiers retours que vous avez enregistrés à l’occasion de ce forum ?

Des retours plutôt bons. Les visiteurs trouvent notre projet intéressant et nous encouragent à le creuser. Nous avons déjà recueilli plusieurs cartes de visite d’acteurs de l’écosystème, qui nous proposent de nous accompagner dans la création d’une start-up. Nous comptons donc bien les conserver pour renouer avec eux le moment venu, selon la manière dont notre projet aura évolué.

A lire aussi les témoignages de Baptiste Cerisier, en 1e année de FIE à Bordeaux (pour y accéder, cliquer ici) et de Juliette Bezier, en 2e année FIE à Palaiseau (cliquer ici).

Publié dans :

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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